Algérie : L'Etat veut lutter contre l’extrémisme religieux

Projet de loi pour renforcer le contrôle sur les associations religieuses

Alger, 23 mai 2013 (Apic) Le gouvernement algérien veut renforcer le contrôle sur les associations religieuses dans le pays. Il a préparé une nouvelle loi dans ce sens, rapporte le site www.magharabie.com, basé aux Etats-Unis et spécialisé sur l’Afrique du Nord. Selon les statistiques officielles, pas moins de 15’790 associations religieuses existent en Algérie.

«Au regard de l’importance des associations à caractère religieux et de leur rôle au sein de la société, le législateur a opté pour l’organisation de la constitution des associations sur la base d’un texte précis en adéquation avec leurs spécificités», a déclaré le ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, le 9 mai dernier devant le parlement.

La nouvelle loi aidera à mettre de l’ordre au sein de ces associations, a indiqué à la radio nationale l’inspecteur-général du ministère des Affaires religieuses, Mohamed Aissa. Elle vise à rendre aux associations de mosquées, leur rôle d’origine sous forme de comités dont le seul objectif sera de surveiller le bâtiment, la gestion et l’organisation de la vie du lieu de culte sous ses aspects strictement matériels. Elle permettra aussi de rétablir la conformité des écoles coraniques jusqu’ici dépourvues de directives officielles. Cette absence de règlements a eu pour conséquence une prolifération d’écoles coraniques «non-conformes aux valeurs nationales». La loi doit permettre à l’Etat, de mieux les contrôler pour empêcher la propagation de la pensée extrémiste dans le pays.

Si la nouvelle loi est adoptée, les associations à caractère religieux devront recevoir une approbation préalable de l’autorité en charge des affaires juridiques, avant de pouvoir commencer leurs activités.

Pour Mohamed El Houssaim, président d’une association coranique de quartier, cette loi aidera à protéger les populations «des nouvelles écoles de pensée qui envahissent le pays et éloignent des vraies valeurs de notre religion. «

«Si vous devez demander l’autorisation à chaque fois que vous voulez organiser quelque chose ou proposer une activité, alors il s’agit d’une restriction et d’une menace envers les libertés», estime à l’inverse Ismail Malki. Cet enseignant d’une école coranique s’oppose à ce projet de nouvelle loi. (apic/ibc/mp)

23 mai 2013 | 17:20
par webmaster@kath.ch
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Algérie (65), Islam (393)
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