Libye: Petites Sœurs de Jésus de Charles de Foucauld tuées dans un accident de la route

Une lourde perte pour la petite Eglise catholique en Libye

Tripoli, 24 avril 2013 (Apic) La communauté des Petites Sœurs de Jésus de Charles de Foucauld, à Tripoli, en Libye, est en deuil suite à la mort 23 avril de deux religieuses dans un accident de la route.

Mgr Giovanni Innocenzo Martinelli, vicaire apostolique de Tripoli, a révélé mercredi 24 avril à l’agence d’information vaticane Fides que deux religieuses, Sœur Janine-Olga, de nationalité italienne, et Sœur Thérèse-Suzanne, de nationalité française, «ont perdu la vie dans un accident de la route hier soir, en dehors de Tripoli».

Après la chute de Kadhafi, la grande majorité des chrétiens a quitté le pays

Le Vicaire apostolique relève qu’au cours de cet accident, deux autres religieuses ont été blessées. Parlant des deux religieuses décédées, il souligne qu’elles avaient «entièrement voué leur vie à leur service ici, en Libye. C’est une lourde perte pour nous. Je suis vraiment accablé mais nous poursuivons notre œuvre en comptant sur l’aide du Seigneur».

Présentes en Libye depuis la fin des années 50, les Petites Sœurs de Jésus de Charles de Foucauld témoignent que depuis ce temps-là, elles ont été reçues par la population «comme des invitées», s’efforçant d’emprunter «la voie du dialogue interreligieux, qui est un chemin vers la paix». La petite communauté religieuse, qui vit au milieu de la société musulmane, souligne que depuis sa fondation, l’amitié a été sa force.

Montée du fondamentalisme islamique

Les catholiques ont des lieux de culte à Tripoli et à Benghazi. Avant la chute du régime de Kadhafi, quelque 100’000 chrétiens vivaient en Libye. La grande majorité a quitté le pays. Les prêtres offrent leurs services religieux aux chrétiens de nombreuses nationalités et environ 40 religieuses travaillent dans les hôpitaux et centres de santé du pays.

Depuis la chute de Kadhafi en 2011, la petite minorité chrétienne en Libye doit faire face à la montée des fondamentalistes musulmans, qui ont multiplié les attaques et les actes d’intimidation contre les chrétiens.

Mgr Giovanni Martinelli estimait en mars dernier que la sécurité des communautés chrétiennes du pays était devenue «précaire», à cause des exactions de fondamentalistes islamiques. Dans une déclaration à l’agence IRIN (Réseau d’information régionale intégrée de l’ONU), il précisait que ce phénomène nouveau était apparu lors des élections de juillet 2012. Depuis le début de l’année, plusieurs attaques contre des communautés chrétiennes et musulmanes ont été enregistrées dans le pays. L’incendie par des hommes armés, le 14 mars dernier, de l’église copte orthodoxe de Benghazi, fait partie des derniers actes hostiles visant les chrétiens. L’édifice avait déjà été attaqué par des fondamentalistes fin février 2013, et le prêtre et son vicaire avaient été blessés.

Au début de cette année, la Congrégation de la Sainte Famille de Spolète a été contrainte d’abandonner Derna, ancienne capitale de la province de Cyrénaïque et actuel fief des fondamentalistes radicaux, où elle se trouvait depuis près d’un siècle. Un prêtre salésien polonais a dû quitter cette même ville après avoir subi des mauvais traitements de la part des islamistes. (apic/fides/be)

24 avril 2013 | 17:16
par webmaster@kath.ch
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