Les chrétiens d’Alep fuient les quartiers tombés aux mains des rebelles

Syrie: Une fatwa du cheikh salafiste Yasir al-›Ajlawni «autorise» le viol des femmes non sunnites

Alep, 6 avril 2013 (Apic) Une «fatwa» du cheikh salafiste Yasir al-›Ajlawni, placée sur youtube, «autorise» le viol des femmes non sunnites par les combattants musulmans engagés dans le jihad en Syrie. Le leader religieux musulman originaire de Jordanie, qui a résidé durant dix-sept ans à Damas, légitime ce crime et le justifie au nom de l’islam pour les combattants qui se battent pour renverser le régime du président Bachar al-Assad.

Le religieux islamiste, qui veut instaurer la charia en Syrie, justifie que les combattants anti-Bachar puissent faire prisonnières toutes les femmes non-sunnites pour avoir des relations sexuelles avec elles. Il cite en particulier les femmes de la communauté des alaouites, à laquelle appartient le clan al-Assad. Son décret religieux vise également les femmes druzes et toutes celles qui sont non-sunnites et non-musulmanes.

Prise du quartier de Cheikh Maksoud

La conquête du quartier de Cheikh Maksoud de la part des milices anti-Assad intervenue au cours de ces derniers jours pourrait marquer le destin d’Alep, métropole martyrisée depuis des mois par une sanglante guerre civile, écrit pour sa part l’agence d’information vaticane Fides.

Ce quartier sur une colline qui domine Alep – confirme à l’agence Fides le Père David Fernandez, missionnaire de l’Institut du Verbe Incarné – représente un secteur stratégique pour ceux qui veulent conquérir le centre ville où se trouvent les édifices gouvernementaux. De nombreuses rues du centre sont déjà fermées et «personne ne peut plus y circuler parce que des tireurs embusqués tirent depuis les édifices sur tout ce qui bouge».

A Cheikh Maksoud, les chrétiens représentaient dans le passé la majorité de la population. Au cours de ces dernières années, cependant, la population kurde y est devenue majoritaire. Les familles chrétiennes étaient cependant encore nombreuses, rassemblées autour des églises arménienne-catholique et grecque-orthodoxe.

Le Père Fernandez relève qu’au cours de ces derniers jours, plus de 300 familles chrétiennes ont quitté le quartier conquis par les rebelles. «Au moins 120 chrétiens – indique le prêtre – ont trouvé refuge dans le couvent des frères maristes». Parmi les fugitifs, circulent des nouvelles relatives à des meurtres et à des viols de femmes perpétrés à l’encontre de familles liées à l’armée régulière. Le Père Fernandez souligne que «les informations qui arrivent sont très nombreuses et parfois contradictoires. Pour le moment, il n’existe pas de moyen permettant de les vérifier».

Des centaines d’Européen font leur «jihad» en Syrie

Des centaines d’Européen se trouvent actuellement en Syrie pour y faire leur «jihad» contre les troupes du régime de Bachar al-Assad. Le Centre international des études de la radicalisation (ICSR) du King’s College de Londres estime qu’ils pourraient être «jusqu’à 600» à avoir rejoint la rébellion, formant entre 7 et 11% de l’ensemble des combattants étrangers. Ces «jihadistes» viennent de 14 pays, dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Irlande, la Belgique, le Danemark et les Pays-Bas. L’Espagne, la Suède, le Kosovo, la Finlande, la Bulgarie, l’Autriche et l’Albanie auraient moins de dix combattants infiltrés en Syrie. (apic/fides/orj/be)

6 avril 2013 | 01:15
par webmaster@kath.ch
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