L’espace de rencontre et d’accueil mobile connaît un franc succès
Jura: Premier anniversaire du camping-car «le rencar»
Delémont, 20 février 2013 (Apic) «Le rencar», cet espace de rencontre et d’écoute aménagé dans un camping-car stationné six jours sur sept devant des hôpitaux, des prisons ou dans des espaces publics du Jura et du Jura bernois, fête son premier anniversaire. Une année de lancement qui démontre – statistiques à l’appui – que ce concept répond à un véritable besoin. Une messe d’action de grâce sera célébrée dimanche 3 mars à Porrentruy, pour marquer cet anniversaire.
«On ne pouvait pas imaginer que l’on pourrait engendrer une telle dynamique d’accompagnement. Quoi qu’il en soit, maintenant on est convaincu de l’utilité de ce lieu d’accueil mobile. Il a trouvé sa place!» Tout sourire, Jean-Charles Mouttet – responsable du SAPPAS, le Service d’Aumônerie Prisons Psychiatrie Addictions Sida du Jura pastoral – conjugue avec une modestie déconcertante le succès de ce concept inédit en Suisse romande, qu’il a initié et porté à bout de bras. «On a vu du ’lourd’. On a été confronté à des situations vraiment difficiles, des personnes qui vivent des galères terribles … Elles viennent s’asseoir dans ce camping-car pour en parler, se confier, partager en toute confidentialité. Etre écouté apporte du réconfort. C’est notre mission! Et bien sûr, la gratuité de ce service est un atout.» Pour ne citer que quelques chiffres enregistrés fin janvier, le rencar a été le cadre de 859 rencontres, à raison de plus de vingt heures d’accueil par semaine en moyenne, sur dix emplacements différents. Et le camping-car affiche déjà 14’500 km au compteur.
En majorité des mères de famille en détresse
«La période entre 40 et 60 ans est parfois pénible à vivre. Des problèmes familiaux ou professionnels peuvent survenir. C’est aussi l’époque durant laquelle on perd ses parents ou des proches.» Selon Jean-Charles Mouttet, face à ce type de problématique, les hommes sortent et tentent de surmonter les difficultés en s’entourant de copains, alors que les femmes vont chercher de l’aide. «Les personnes qui frappent à la porte du rencar sont en majorité des mères de famille en détresse qui subissent une fracture familiale ou des problèmes financiers.», souligne-t-il.
Si les animateurs du rencar restent à l’écoute des exclus, des malades et des plus démunis, ils n’interviennent pas en dehors de l’habitacle du camping-car et ne prêtent pas d’argent. «Le rencar est avant tout un lieu de confidences, de confessions aussi. Notre charte exige la plus grande discrétion vis-à-vis de ceux et celles qui viennent nous voir et le secret le plus absolu sur ce que nous entendons. A travers l’écoute, nous pouvons conseiller les personnes en difficulté, les diriger ou les aider à faire les démarches auprès d’un partenaire social susceptible de les aider concrètement.»
Pas de prosélytisme
Ordonné diacre en septembre 2011, à Vicques, Jean-Charles Mouttet insiste sur le fait que le prosélytisme religieux n’a pas sa place dans le rencar: «On ne va pas dans les institutions ou dans des espaces publics pour faire de l’évangélisation. On n’est pas là pour vendre des chapelets même si, il faut bien reconnaître, on prie beaucoup dans ce véhicule.»
Cela fait bientôt dix ans que l’animateur du rencar est engagé au SAPPAS, qu’il visite les marginalisés dans les institutions psychiatriques ou carcérales du Jura et du Jura bernois. «Si la dépendance, la privation de liberté et les maladies psychiques et mentales sont des réalités de vie qui sont ’enfermantes’, ’stigmatisantes’ ou ’marginalisantes’, il faut aussi tenir compte des proches concernés par ces formes de marginalisation», constate-t-il.
Des pros et des bénévoles
Pour mener à bien la mission du rencar, Jean-Charles Mouttet peut compter sur l’appui de trois accompagnantes professionnelles: Isabelle Wermelinger (aumônier), Michelle Schaller (aumônier) et Sœur Ancilla Anderrüthi. Une bonne dizaine de bénévoles se sont aussi engagés pour conduire ou accompagner le camping-car dans ses déplacements. Faisant allusion à la gestion de «son» personnel, Jean-Charles Mouttet ajoute avec humour: «On est une petite paroisse à nous tout seuls!»
Encadré:
La tournée du rencar
Chaque semaine, le rencar stationne devant l’hôpital psychiatrique de Bellelay, aux abords des prisons de Moutier et de Porrentruy, devant l’Unité hospitalière médico-psychologique – UHMP – à Delémont ou devant le TransAT à Porrentruy et à Delémont en alternance. Il est également présent dans des espaces publics, notamment à Moutier, Reconvilier, ou devant la gare de Delémont.
Les lieux précis et les horaires détaillés sont disponibles sur www.rencar.ch.Une multitude de documents (textes, statistiques, photos, vidéos) sont à disposition pour tout savoir sur ce que le rencar offre aux personnes qui désirent un soutien ou un accompagnement, mais aussi pour celles et ceux, ainsi que les communautés, qui veulent manifester une forme de solidarité aux personnes accompagnées par l’équipe du rencar.
Encadré:
Marquer le premier anniversaire
Pour marquer le premier anniversaire du rencar, plusieurs manifestations sont organisées, notamment pour remercier les différents partenaires de ce concept.
Le public est invité en particulier à fêter l’événement dimanche 3 mars à 10h en l’église Saint-Pierre de Porrentruy, pour une messe d’action de grâce suivie d’un apéritif offert par l’Unité pastorale des Sources.
(apic/sic/pt/bb)