Canada: Les évêques catholiques souhaitent le déblocage de la crise autochtone
Promesses de Stephen Harper aux Premières Nations
Ottawa, 15 janvier 2013 (Apic) Alors que des manifestations sont organisées depuis plus d’un mois par des militants amérindiens des Premières Nations en divers points du Canada, l’Eglise catholique canadienne souhaite le déblocage de la crise autochtone. Elle qualifie de «cruciales et urgentes» les préoccupations des premiers habitants du pays en matière d’éducation, de logement, d’eau potable, d’accès aux soins de santé et d’occupation des terres.
Le président de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), Mgr Richard W. Smith, archevêque d’Edmonton, salue la rencontre du Premier ministre canadien Stephen Harper avec des représentants de l’Assemblée des Premières Nations (APN), qui s’est tenue à Ottawa le vendredi 11 janvier 2013. Les populations autochtones réclament depuis des années une plus grande responsabilité dans leurs affaires et un contrôle accru des ressources naturelles et des terres autochtones. Plusieurs gouvernements successifs n’ont pas réussi à régler ce contentieux.
Pour un partage équitable des revenus de l’exploitation des ressources naturelles
Stephen Harper s’est engagé le 11 janvier à accorder davantage d’attention aux revendications des populations autochtones dont il a reçu une vingtaine de représentants. Il a été décidé lors de cette réunion au sommet que le dialogue entre les autochtones et le gouvernement se tiendra au plus haut niveau et que le Conseil des ministres superviserait les prochaines étapes du dialogue.
Le chef indien Shawn Atleo, chef national de l’APN, a exigé une transformation radicale des relations entre Ottawa et les communautés autochtones. Il a réclamé un partage équitable des revenus issus de l’exploitation des ressources naturelles et pour un plan d’action pour moderniser les structures scolaires des communautés autochtones et améliorer leur accès à l’eau potable.
Plus d’un million d’autochtones, des citoyens de seconde zone ?
Les Premières Nations – près de 400’000 autochtones, plus d’un million en comptant les Métis et les Inuits – se sentent marginalisées. Les autochtones du Canada estiment être traités comme des citoyens de seconde zone. Les 1,2 million d’Indiens du Canada reprochent au gouvernement fédéral d’Ottawa d’ignorer des traités signés par le passé avec les colons britanniques
En bloquant des routes, des voies ferrées ou en organisant des rondes au son des tambours traditionnels, dans la rue ou dans les galeries commerciales, les manifestants veulent être pris en compte. Ils veulent sortir de leur état de dépendance. Les Amérindiens du Canada souffrent d’un chômage très élevé, d’un fort degré d’alcoolisme et de toxicomanie, et leurs communautés connaissent un grand nombre de suicides.
Les préoccupations des Premières Nations, des Inuits et des Métis, écrit Mgr Richard W. Smith, sont le symptôme d’enjeux économiques, politiques et sociaux qui concernent tous les autochtones. «Les manifestations quotidiennes sporadiques organisées par des membres des Premières Nations en divers points du pays ne disent pas seulement combien cette rencontre arrive à point nommé: elles sont aussi le signe encourageant d’un regain de détermination chez les autochtones à jouer un rôle déterminant pour résoudre leurs problèmes et leurs frustrations».
Pour les évêques catholiques du Canada, «il est de la plus haute importance que les autochtones et leurs chefs continuent de s’engager pour être les sujets actifs et responsables de leur propre développement culturel, économique et social». (apic/com/cecc/be)