Irak: La communauté monastique de Souleymanieh accueille le Père Dall’Oglio
Le jésuite expulsé espère retourner un jour en Syrie
Souleymanieh, 10 décembre 2012 (Apic) Expulsé de Syrie l’été dernier, le Père Paolo Dall’Oglio a été accueilli au sein de la nouvelle fondation monastique de Deir Maryam el Adhra, à Souleymanieh, au Kurdistan irakien. Le jésuite italien avait fondé dans les années 1990 la communauté monastique de «Mar Moussa el-Habashi» (ou Saint Moïse l’Abyssin), une communauté mixte et œcuménique consacrée au dialogue islamo-chrétien, au nord de Damas.
Mgr Louis Sako, archevêque chaldéen de Kirkuk, a accepté l’entrée du jésuite – un spécialiste de l’islam – au sein de la communauté monastique qui existe depuis quelques mois seulement à Souleymanieh. Elle a trouvé l’hospitalité dans une église dédiée à la Vierge Marie, dans le quartier historique de Sabunkaran, connu comme le «quartier des fabricants de savon».
Après avoir souhaité publiquement la fin du régime syrien, le Père Dall’Oglio avait quitté la Syrie en juin dernier, par obéissance envers les autorités ecclésiastiques. Il y résidait depuis plus de 30 ans. Le 20 septembre dernier, le Ministère des Affaires étrangères syrien l’avait accusé de connivence avec les groupes terroristes. «Avec les frères du monastère de Deir Maryam, je prierai pour la paix en Syrie, dans l’espoir et dans l’attente de pouvoir y retourner», a-t-il indiqué à l’agence d’information vaticane Fides.
Une filiation de Deir Mar Moussa
La nouvelle communauté monastique de Souleymanieh est une filiation du monastère syrien de Deir Mar Moussa. Le jésuite est désormais rattaché à la communauté de Deir Maryam, confirment les moines dans un compte-rendu envoyé à Fides. Souleymanieh est décrite comme une ville kurde musulmane, où vit une communauté chrétienne composée d’habitants des villages montagnards du Nord qui parlent généralement chaldéen tout en maîtrisant l’arabe et le kurde, et d’habitants ayant fui ces dernières années Bagdad ou Mossoul et qui sont plutôt arabophones.
«Il est bien sûr trop tôt pour définir ce que sera l’identité de ce monastère, reconnaissent les moines dans leur lettre. Il deviendra ce que l’Esprit inspirera d’en faire aux voisins, aux habitants, aux moines et moniales, aux visiteurs, aux musulmans qui viennent parfois prier devant la petite icône de Marie». Le 23 novembre dernier, Mgr Sako a ordonné prêtre le frère Jens, membre de la communauté monastique, devenu Abuna Yohanna. (apic/fides/gv/ggc)