«N’oubliez pas la Bosnie-Herzégovine», demande Mgr Komarica

Saint-Gall: Assemblée du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe

Saint-Gall, 27 septembre 2012 (Apic) «Aidez-nous avant qu’il ne soit trop tard !» L’appel de Mgr Franjo Komarica, évêque de Banja Luka en Bosnie-Herzégovine, résonne avec acuité à Saint-Gall, où sont réunis les membres du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE). 16 ans après la fin de la guerre, le pays ne connaît toujours ni la paix ni la justice, a déploré le prélat, le 27 septembre 2012 devant la presse.

Depuis les accords de Dayton en 1995, il n’y a plus de guerre en Bosnie-Herzégovine. Mais une vraie paix construite sur le respect des peuples et de l’état de droit n’existe pas encore. Les idéologies dominantes empêchent la coexistence entre les religions et les peuples, constate l’évêque de Banja Luka. La République serbe et la Fédération de Bosnie-Herzégovine vivent comme deux Etats quasi indépendants, et ne collaborent pas entre eux.

Pour les catholiques, la situation est particulièrement difficile. Sur les 800’000 qui vivaient en Bosnie-Herzégovine, il n’en reste aujourd’hui que 440’000. En République serbe, des 95% de catholiques qui avaient fui, seuls 3% sont revenus. Comment permettre le retour des autres? Comment empêcher ceux qui restent de partir? L’évêque de Banja Luka est confronté à ces questions très difficiles. D’autant qu’il ne se sent, ni écouté, ni soutenu par la communauté occidentale.

Pour un Etat multi-religieux et multi-ethnique

Pour Mgr Komarica, cette situation ne peut pas se prolonger. La Bosnie-Herzégovine doit pouvoir vivre comme un Etat multi-religieux et multi-ethnique. Seize ans après la fin de la guerre, la Bosnie-Herzégovine est toujours un semi-protectorat et personne ne semble pressé de lui donner un statut définitif qui lui permettrait de relancer son développement humain et économique.

«Comme catholiques, nous tentons de jouer le rôle de médiateurs et nous oeuvrons concrètement pour la paix», souligne Mgr Komarica. L’Eglise catholique a restauré un réseau d’écoles fréquentées par les enfants de toutes les confessions. Grâce au soutien des Caritas de l’étranger, elle a développé de nombreuses œuvres sociales en faveur des plus démunis et participé à la reconstruction du pays.

Mgr Komarica rêve d’une conférence européenne pour relancer le processus démocratique et permettre à la Bosnie-Herzégovine de se doter d’une constitution et se rapprocher ainsi de l’Union européenne. Comme il y a cent ans, au moment de l’éclatement de la première guerre mondiale en 1914, la Bosnie-Herzégovine est la clé de toute la question des Balkans. Mgr Komarica comprend mal pourquoi l’Europe occidentale s’y intéresse si peu. (apic/mp)

27 septembre 2012 | 15:39
par webmaster@kath.ch
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