Pologne: Visite historique du patriarche de Moscou Kyrill 1er jeudi 16 août

Catholiques polonais et orthodoxes russes tentent la réconciliation

Varsovie/Rome, 14 août 2012 (Apic) Une cérémonie hautement symbolique se prépare au palais royal de Varsovie. Une délégation du Patriarcat orthodoxe de Moscou, emmenée par le patriarche Kyrill 1er, signera avec l’épiscopat polonais le 17 août 2012 un appel à la réconciliation. Cet acte solennel est destiné aux peuples russe et polonais et en particulier aux fidèles catholiques et orthodoxes.

Cet acte commun «de fraternité et d’obéissance à la volonté du Christ» est une nouvelle étape importante pour le rapprochement entre les deux Eglises, rapporte Radio Vatican le 14 août.

Le texte sera signé par le patriarche Kyrill 1er et par le président de la Conférence épiscopale de Pologne, Mgr Józef Michalik.

Pas un «acte politique»

Mgr Michalik tient à préciser que cet évènement ne doit pas être interprété sous un angle politique, mais comme un pas sur le chemin du pardon. L’archevêque de Lublin, Mgr Budzik, souligne que cette démarche se situe dans le contexte du cinquantenaire de l’ouverture du Concile Vatican II, qui a donné une impulsion décisive au dialogue œcuménique. Il souhaite que cet appel permette aux deux peuples de relire leur difficile histoire commune dans la plénitude de la vérité.

Côté orthodoxe, le métropolite Hilarion Alfeyev, président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, rappelle que les divergences qui ont entravé la réconciliation entre Polonais et Russes ne sont pas seulement d’ordre théologique. Il y a des blessures profondes héritées d’un passé marqué par l’inimitié entre les deux voisins. Pour permettre une collaboration ecclésiale et missionnaire entre les deux Eglises, il faut, selon lui, surmonter les barrières érigées au cours d’une histoire jalonnée de chapitres dramatiques, et trouver un langage commun.

De lourds contentieux à dépasser

En signe de réconciliation, le Patriarche Kyrill 1er s’était rendu le mois dernier à Katyn, où plus de 20’000 officiers et citoyens polonais furent massacrés par le NKVD, la police politique de l’Union soviétique au printemps 1940, dans une forêt près de Smolensk. «Rien ne rapproche davantage que la souffrance, si elle est partagée», avait-il commenté.

Au sujet de cet acte officiel, Mgr Henryk Józef Muszyński, archevêque émérite de Gniezno, relève qu’il s’agit «moins d’un point de départ que du début d’un parcours ensemble, d’une nouvelle étape du témoignage positif de l’amour fraternel entre les deux Eglises, d’un amour qui constitue le critère fondamental du christianisme et de son affirmation».

Le patriarche de Moscou visite la Pologne à l’invitation du métropolite Sawa, chef de l’Eglise orthodoxe de Pologne. Il en profitera pour s’entretenir avec le président polonais Bronislaw Komorowski et se rendre à Grabarka, le plus grand sanctuaire orthodoxe de Pologne, situé au nord-est du pays. Pour le million d’orthodoxes que compte la Pologne, Grabarka est ce que Czestochowa est pour les catholiques polonais, un haut lieu du culte orthodoxe et un site de pèlerinages. (apic/radvat/com/be)

14 août 2012 | 12:38
par webmaster@kath.ch
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