Il traite avec sensibilité des thèmes existentiels
Locarno: Prix du Jury œcuménique du Festival du film de Locarno à «Une Estonienne à Paris»
Locarno, 11 août 2012 (Apic) A l’occasion de la 65ème édition du Festival du film de Locarno (qui s’est tenu du 1er au 11 août 2012), le Jury œcuménique a décerné son Prix à «Une Estonienne à Paris», de Ilmar Raag – France/Estonie/Belgique, avec Jeanne Moreau, Laine Mägi et Patrick Pineau.
Le Jury a récompensé un film d’une valeur artistique attachante, joué par des acteurs remarquables, qui traite avec sensibilité des thèmes existentiels comme l’abandon, la vieillesse, l’amour, le deuil, le don et la rencontre avec les autres, commente Charles Martig, coordinateur du Jury de SIGNIS, l’association catholique mondiale pour la communication.
A travers l’histoire de deux femmes estoniennes à Paris le réalisateur montre les difficultés de vie et de communication entre des personnes de même culture mais de niveaux sociaux différents.
Le film évoque le destin d’Anne qui quitte l’Estonie pour venir à Paris s’occuper de Frida, vieille dame estonienne installée en France depuis de nombreuses années, rôle joué par Jeanne Moreau. Mais à son arrivée, Anne se rend compte qu’elle n’est pas désirée. Frida n’attend rien d’autre de la vie que l’attention que Stéphane, son jeune amant d’autrefois, veut bien lui porter. Quant à Stéphane, il ne souhaite qu’une chose, voir Anne rester pour s’occuper de la veille dame même contre son gré. D’un conflit qui n’est pas le sien, Anne va faire son propre chemin…
Le jury a également décerné une mention spéciale au film autrichien «Der Glanz des Tages» de Tizza Covi et Rainer Frimmel. Le film raconte l’histoire de Walter, un homme âgé et ancien artiste de cirque qui, à la recherche de ses racines familiales, rencontre son neveu, un acteur de théâtre en vogue. La forme documentaire permet au spectateur de suivre de près les deux personnages et de comprendre ce qui compte vraiment dans la vie. Le film montre comment quelqu’un, par sa présence peut transformer la vie des autres même dans des situations pas évidentes.
40e anniversaire de la présence du Jury œcuménique à Locarno
Les deux associations SIGNIS (association catholique internationale pour la radio, la télévision, le cinéma et les nouveaux médias) et INTERFILM (association protestante internationale du cinéma) avaient invité le réalisateur Krzysztof Zanussi et l’ancien directeur du Festival, Moritz de Hadeln, à l’occasion du 40e anniversaire de la présence du premier Jury œcuménique au Festival du film de Locarno, en 1973, époque d’effervescence œcuménique des Eglises suisses. Pour ce 40e anniversaire, le Festival a présenté dans une projection spéciale le film primé cette année-là: «Iluminacja» du réalisateur polonais Krzysztof Zanussi.
La présence du 40e Jury œcuménique au Festival du film de Locarno montre l’intérêt des Eglises suisses pour le dialogue avec les cinéastes. Elle est en même temps l’expression de la collaboration entre SIGNIS et INTERFILM.
Les Eglises mettent 20’000 francs à disposition du Jury
Par son caractère international et sa composition, le jury 2012 reflétait le large spectre du travail œcuménique. La pasteure Julia Helmke (Allemagne), déléguée à l’art et à la culture de l’Eglise régionale de Hanovre, le présidait. Elle représentait INTERFILM, avec la théologienne italienne de l’Eglise vaudoise Gabriella Lettini, qui enseigne à Berkeley, aux Etats-Unis, et la pasteure Denyse Muller, vice-présidente de l’association et coordinatrice du Jury de Cannes. SIGNIS était représenté par l’historien du cinéma Guido Convents (Belgique), spécialiste du cinéma africain, par le jeune théologien suisse Benjamin Ruch, et par le chercheur en communication et professeur de sociologie Akos Lazar Kovacs (Hongrie).
Comme il est important que le film primé puisse être vu après le festival, les Eglises réformée et catholique en Suisse mettent à disposition du jury œcuménique de Locarno la somme de 20’000 CHF, accordée au distributeur suisse qui accepte d’acquérir les droits du film primé et de l’amener, dans une version linguistique adaptée à la Suisse, dans les salles. (apic/com/be)