Mali: Les islamistes s’en prennent à la grande mosquée de Tombouctou

Djingareyber accueille chaque vendredi 14’000 fidèles

Bamako, 11 juillet 2012 (Apic) Les groupes radicaux musulmans qui contrôlent le Nord du Mali depuis mars dernier ont détruit le 10 juillet la grande mosquée historique de Tombouctou. L’édifice accueille chaque vendredi 14’000 fidèles pour la prière hebdomadaire, a rapporté le site de radio France internationale, rfi.fr.

Les hommes du groupe Ansar Dine (les défenseurs de la religion musulmane) ont ainsi poursuivi leur folie destructrice des lieux saints de l’Islam à Tombouctou, la perle du désert. Ils ont déjà détruit des cimetières et des mausolées, classés monuments historiques et inscrits au Patrimoine mondial de l’humanité, arguant du fait que ce sont des «représentations» de Dieu, strictement interdites.

La grande mosquée de Tombouctou, nommée Djingareyber, a été construit au 14e siècle, en banco de la terre, c’est-à-dire de la boue mélangée à de la paille. L’UNESCO l’a classée récemment au Patrimoine mondial des monuments en péril. C’est un lieu fondamental pour les musulmans et notamment les grandes familles soufies de la ville qui y viennent en pèlerinage.

Les islamistes d’Ansar Dine, proches d’Al Qaeda Maghreb, ont détruit deux mausolées qui jouxtent la partie ouest de la grande mosquée. Selon un témoin, c’est «vers huit heures, qu’une quarantaine de moudjahiddines d’Ansar Dine sont descendus sur les lieux pour casser la grande mosquée de Djingareyber». Les populations ont assisté impuissantes et en sanglots, à la scène.

Accès interdit à la population

Pendant leur opération, les moudjahiddines avaient bloqué tous les accès à la grande mosquée. Ils ont déployé aux carrefours des véhicules 4X4 équipés d’armes lourdes, empêchant le passage à toute personne. Personne n’était aussi autorisé à regarder. Ils ont arraché aux journalistes locaux leurs caméras et appareils de photos.

Les habitants de la ville aux 333 saints, autre appellation de Tombouctou, ont déploré l’inaction du gouvernement malien et des instances internationales. «Ils ne font que condamner, ça ne change rien, on en a mare. Il y a urgence à reprendre le terrain», ont déclaré des habitants. «Nous sommes impuissants. Nous nous en remettons à Dieu», a ajouté un iman qui s’est exprimé sous couvert de l’anonymat pour raison de sécurité. (apic/ibc/bb)

11 juillet 2012 | 11:41
par webmaster@kath.ch
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