Une exposition sur les «Concordances» à l’Abbaye de Maredsous
Belgique: «La Concordance de la Bible – T.O.B» désormais accessible sur internet
Maredsous, 1er juin 2012 (Apic) A l’occasion de la mise à disposition le 1er juin 2012 sur internet de «La Concordance de la Bible – T.O.B», une exposition intitulée «Concordances» s’est ouverte à la Maison des Ecritures située dans les murs de l’Abbaye de Maredsous, en Belgique.
Les Concordances de la Bible constituent un des domaines où l’utilisation de l’informatique a produit les effets les plus rapides et les plus spectaculaires. Les traductions de la Bible utilisent des tables de concordance, pour vérifier si le même mot, en hébreu ou en grec, est traduit ou non par le même mot français, anglais, latin, etc.
Le site www.knowhowsphere.net met à disposition gratuitement une concordance analytique avec référence aux mots hébreux, araméens ou grecs sous-jacents à la traduction française de la Bible. Le «Centre Informatique et Bible» publie le Bulletin «Interface» depuis 1981, dont la plupart des livraisons sont accessibles via ce site. Il est localisé depuis 2007 dans la «Maison des Ecritures», un pavillon, proche de l’entrée de cette Abbaye bénédictine située entre Sambre et Meuse, dans la Province de Namur. Elle abrite le «Centre Informatique et Bible» fondé en 1979.
La première application de l’informatique à la Bible par l’équipe de Maredsous donna lieu à la réalisation d’une concordance thématique: «La Table Pastorale de la Bible», sortie de presse en février 1974, écrit InfoCatho.be, le site de l’info en continu des médias catholiques en Belgique.
L’équipe de Maredsous a fait œuvre de pionnier
Petit rappel historique: le mot «concordance» a d’abord été appliqué à la «concordance entre les Evangiles» qu’a tenté de mettre en œuvre Eusèbe de Césarée (260-339) à l’aide de ses Canons: rapprochement de passages évangéliques comparables. C’est de là que dériveront les «Synopses» (ou mise en parallèle visuelle, «d’un coup d’œil») des textes parallèles des Evangiles, des livres historiques de l’Ancien Testament ou des Lettres de Paul, mais également les «Concordances» (ou rapprochement de passages qui comportent un même mot ou une même expression).
Ces dernières supposent la division de la Bible en chapitres (ce que fera Etienne Langton au début du 13e siècle). Ce sera le travail des dominicains du couvent de Saint-Jacques à Paris vers 1230-35, sous la direction d’Hugues de Saint-Cher. Mais il faudra attendre la subdivision des chapitres de la Bible en versets au 17e siècle et la diffusion, majoritairement protestante, de Bibles en langues dites «vulgaires» (par opposition au latin de la «Vulgate»), pour avoir des Concordances verbales, dont la diffusion deviendra plus aisée grâce à l’imprimerie. Dans le domaine francophone, seule la petite Concordance sélective de la traduction de Segond sera disponible. C’est dire si l’équipe de Maredsous fit œuvre de pionnier.
La «Table Pastorale de la Bible» (Lethielleux, Paris, 1974) de l’équipe de Maredsous est une première «catholique» pour ce type d’outil facilitant la recherche de passages de la Bible. Elle constitue une sorte de dictionnaire d’usage des mots et expressions dans la Bible. La réalisation d’une Concordance verbale exhaustive pour une Bible spécifique (tous les passages où se trouvent un mot pour tous les mots d’une traduction ramenés sous le «lemme» ou forme du dictionnaire) constitue une première absolue dans le domaine francophone. Ce sera «la Concordance de la Bible de Jérusalem» (Le Cerf – Brepols, Paris, 1982).
Ensuite, nouvelle publication avec «la Concordance de la Bible – T.O.B.» (Le Cerf – Société Biblique Française, Paris, 1993), qui met en jeu une concordance analytique avec référence, pour chaque mot de la traduction française, au mot ou à l’expression sous-jacent dans le texte hébreu, araméen ou grec. Un tel travail suppose l’enregistrement préalable des textes de la Bible dans ces langues.
Dès l’apparition des réseaux informatiques (comme le Minitel en France, à partir de 1981) ou des micro-ordinateurs (comme MacIntosh en 1982, ou IBM en 1983), «Informatique & Bible» à Maredsous diffuse des Bibles en français, puis en hébreu, puis en espagnol sur des disquettes, puis des CD-ROM. Elle les met encore «en réseau» avec des programmes de recherche sur l’ensemble du texte, permettant ainsi de faire le même type de recherche qu’à partir d’une Concordance imprimée. La Bible Pastorale de Maredsous est accessible sur internet depuis 2004 avec le moteur de recherche créé par «Informatique & Bible» (Knowhowsphere). Et le 1er juin 2012, c’est une version complète de «La Concordance de la Bible – T.O.B.» qui devient ainsi accessible sur internet avec la dernière version du moteur de recherche Knowhowsphere, ou avec le moteur Khsmobi pour tous ceux qui veulent accéder à ces outils avec un téléphone portable ou une tablette (www.knowhowsphere.net ou www.khsmobi.net ). Dates de l’exposition: du 1er juin au 27 août, sur demande auprès d’»Informatique & Bible». Courriel : cib@cibmaredsous.be (apic/infocathobe/be)