Egypte: L’avenir d’une des plus anciennes Eglises du monde

Les coptes égyptiens dans la tourmente

Genève, 10 avril 2012 (Apic) «Faut pas croire», le magazine société et religions de la RTS, s’interroge sur le devenir de l’Eglise copte, marginalisée dans une société égyptienne en pleine mutation, suite au Printemps arabe. Un débat réunira deux spécialistes de l’Egypte autour d’Aline Bachofner, samedi 14 avril à 13h25 sur RTS Un.

Le 17 mars dernier la communauté copte égyptienne a perdu son guide suprême, le pape Chenouda III. Ce dernier est décédé à l’âge de 88 ans, après une papauté de plus de 40 ans. La désignation du nouveau «Pape d’Alexandrie et Patriarche de la Prédication de saint Marc et de toute l’Afrique» (son titre officiel) doit intervenir dans les prochaines semaines. Une période nouvelle s’ouvre donc pour une communauté copte dont le poids politique n’a jamais été aussi faible: en effet, les députés coptes de l’ère post-Moubarak ne sont que 1%, loin derrière les Frères musulmans et les salafistes.

Ces derniers, qui revendiquent un islam fondamentaliste, dominent l’assemblée qui doit rédiger la nouvelle constitution. Cette prédominance inquiète les minorités religieuses, notamment les chrétiens coptes. Samedi 14 avril, sur RTS Un, l’émission «Faut pas croire» évoquera leur situation et leur avenir. Pour en débattre, la journaliste Aline Bachofner a invité une spécialiste du monde arabo-musulman, Sandrine Keriakos, de l’Unité d’arabe de l’Université de Genève, et le journaliste égyptien Tamer Aboalenin, qui travaille en Suisse pour différents médias arabes (notamment Al-Jazeera et le service arabe de la BBC).

Fondée par l’évangéliste Marc, l’Eglise copte est l’une des plus anciennes communautés chrétiennes au monde. Elle possède son rite propre, sa hiérarchie particulière et constitue la plus importante Eglise chrétienne du Moyen-Orient. Les coptes se considèrent d’ailleurs comme les Egyptiens authentiques, descendants des pharaons. On estime leur nombre à environ 7 millions, soit 10% de la population égyptienne.

De tout temps, ils ont vécu de près les turbulences de l’histoire de l’Egypte. Souvent marginalisés, les coptes ont survécu à la période coloniale, à l’empire ottoman et aux soubresauts de l’histoire récente, marquée par une montée de l’islam. Ces dernières années, des tensions interreligieuses récurrentes avec la majorité musulmane ont entraîné la fuite de nombreux coptes vers l’Europe du sud, le Canada et l’Australie. Ils seraient actuellement entre 250’000 et 500’000 aux Etats-Unis.

(apic/com/mp)