Mali: Les responsables religieux mènent une négociation pour résoudre la crise

Les conditions des ministres détenus semblent s’améliorer

Bamako, 28 mars 2012 (Apic) Les responsables religieux du Mali mènent actuellement une négociation en vue de résoudre la crise provoquée par le coup d’Etat. Ils ont rencontré tour à tour les chefs de la junte militaire, les ministres détenus et le président Amadou Toumani Touré.

«Les conditions des détenus semblent s’être améliorées par rapport à ce qu’elles étaient voici quelques jours», a déclaré à l’agence catholique Fides le Père Edmond Dembele, secrétaire de la Conférence épiscopale du Mali. Dans l’après-midi du 27 mars, les responsables religieux ont pu visiter les ministres du gouvernement déposé, qui sont détenus par les militaires, afin de vérifier leurs conditions. Ils ont également eu un bref échange de saluts avec le président renversé Amadou Toumani Touré. Le Père Dembele fait partie de la délégation comprenant des responsables religieux catholiques, protestants et musulmans.

Les militaires, qui ont pris le pouvoir par un putsch le 22 mars, ont annoncé le 27 mars l’adoption d’une nouvelle Constitution qui établit une période de transition au cours de laquelle le pays sera gouverné par la junte (qui a pris le nom de Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat- CNRDRE), dont aucun membre ne pourra se porter candidat par la suite ni aux élections présidentielles ni aux élections législatives. «Nous ne savons pas encore quelle est la réaction de la société civile au projet de Constitution présenté hier soir par la junte militaire», déclare le Père Dembele.

La délégation des responsables religieux a rencontré le 27 mars les partis qui appuient les militaires putschistes. «Nous avons voulu mieux comprendre leur position. Ils ont répondu qu’à leur avis, la démocratie a besoin de plus de rigueur et que, selon eux, la gestion de l’Etat est caractérisée par trop de laxisme et qu’un changement était par suite nécessaire. Ce changement a pris la forme d’un coup d’Etat militaire et il faut donc soutenir le régime issu de ce coup d’Etat», déclare le prêtre. «Les négociations se poursuivent afin de trouver une porte de sortie», conclut le Père Dembele. (apic/fides/bb)

28 mars 2012 | 14:30
par webmaster@kath.ch
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