Canada: Le gouvernement diminue drastiquement son aide à Développement et Paix

Les évêques canadiens se disent très déçus de cette décision

Ottawa, 23 mars 2012 (Apic) L’organisation catholique canadienne Développement et Paix devra fermer plusieurs programmes à l’étranger. Ces mesures résultent des importantes compressions du gouvernement qui, par l’Agence canadienne de développement internationale (ACDI), a revu sa façon de distribuer les subventions. Les évêques canadiens expriment leur profonde déception.

«C’est avec un grand regret que la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a appris que l’Agence canadienne de développement international (ACDI) a diminué de manière significative le financement accordé à l’Organisation catholique canadienne Développement et Paix», ont ainsi affirmé les évêques dans un communiqué diffusé le 23 mars. Alors que les programmes réguliers de Développement et Paix ont été financés à hauteur de 44,6 millions de dollars par l’ACDI entre 2006 à 2011, l’aide sera limitée à 14,9 millions de dollars ces 5 prochaines années.

Développement et Paix oeuvre dans plus de 30 pays depuis près de 45 ans et le financement de l’ACDI constituait jusqu’à présent 40% de son budget. La forte diminution de cet apport obligera l’organisation catholique à fermer plusieurs programmes à l’étranger, selon Radio Canada. Pour le directeur du service des programmes internationaux de Développement et Paix, Giglio Brunelli, c’est la consternation. «Personne dans le pire de ses cauchemars n’imaginait qu’on aurait 14,5 millions de dollars. C’est une décision triste et dramatique», a-t-il affirmé. Récemment, l’ONG a émis des critiques sur des compagnies minières canadiennes en matière d’environnement. «Il semble que l’intérêt des pauvres dans les pays en développement n’était pas la priorité», estime Giglio Brunelli.

Une autre approche de l’aide au développement

Cette baisse drastique résulte d’une nouvelle approche du gouvernement canadien dans la gestion de son programme de développement international. Dans le passé, les ONG soumettaient des projets ou programmes à l’ACDI, qui décidait de les financer ou non. Mais depuis septembre 2010, c’est l’ACDI qui lance des appels d’offres et qui propose des programmes. Et l’organisation qui répond le mieux est retenue. «Nous choisirons les meilleures organisations, qui produiront les meilleurs résultats de façon efficace», a expliqué la ministre de la Coopération internationale, Bev Oda.

Parmi les organisations approchées par le gouvernement figurent même des entreprises privées. D’ailleurs, trois compagnies minières canadiennes viennent de recevoir un financement de l’ACDI. L’organisation biblique américaine Wycliffe Bible Translators, basée à Calgary, bénéficiera également d’un tel soutien financer. Plusieurs se demandent en coulisse si la traduction de la Bible constitue une priorité en matière de développement international, rapporte Radio Canada.

Face à cette nouvelle situation, le président de la CECC, Mgr Richard Smith, a déclaré: «J’en appelle à tous les catholiques afin qu’ils fassent tout ce qui leur est possible pour accroître leur aide en faveur du travail vital qui est accompli par l’Organisation Développement et Paix, dans le cadre de la collecte du Carême de partage qui se déroule actuellement». (apic/com/rc/bb)

23 mars 2012 | 14:24
par webmaster@kath.ch
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