Pakistan: Nette augmentation des crimes d’honneur en 2011
La majorité des auteurs sont les frères ou le mari des victimes
Islamabad, 23 mars 2012 (Apic) Au moins 943 femmes et jeunes filles ont été victimes d’un crime d’honneur au Pakistan l’an dernier. La majorité des auteurs sont les frères ou le mari des victimes, indique le rapport annuel de la Commission pakistanaise pour les droits humains (HPCP), diffusé le 22 mars sur internet.
Par rapport à 2010, le nombre de crimes d’honneur a augmenté de 152. Et 93 parmi les femmes tuées étaient mineures. La plupart des victimes étaient de religion musulmane, 7 étaient chrétiennes et deux hindoues.
Dans l’ensemble, les actes de violence à l’égard des femmes, à la maison ou sur leur place de travail, ont nettement augmenté. Durant la première moitié de l’année 2011, on a recensé 4’448 femmes victimes de violence. Ces actes vont de l’enlèvement au viol, et même jusqu’à l’assassinat. Durant cette période, HRCP a enregistré 48 agressions à l’acide, alors que 47 femmes ont été brûlées vives.
La Commission reconnaît cependant des progrès au niveau juridique, notamment par l’adoption au Pakistan de nouvelles lois pour la protection des femmes. Elle cite la garantie de leurs droits d’héritage, les mesures prises en vue d’empêcher les agressions à l’acide et la formation d’une commission autonome pour veiller à la mise en place par le gouvernement de mesures en vue de l’égalité des droits entre hommes et femmes.
L’organisation de lutte pour les droits humains Human Rights Watch définit les crimes d’honneurs comme «des actes de violence, le plus souvent des meurtres, commis par les membres masculins d’une famille à l’encontre de ses membres féminins, lorsqu’ils sont perçus comme cause de déshonneur pour la famille tout entière. Une femme peut être la cible d’individus au sein de sa propre famille pour des motifs divers, comprenant : le refus de participer à un mariage arrangé, le refus des faveurs sexuelles, la tentative de divorce — que ce soit dans le cadre de la violence conjugale exercée par son mari ou dans un contexte avéré d’adultère. La simple interprétation selon laquelle son comportement a ’déshonoré’ sa famille est suffisante pour enclencher des représailles.» (apic/kna/hrw/gs/bb)