Marseille : VIe Forum mondial sur l’Eau
Justice et Paix : «L’eau est un élément essentiel pour la vie»
Marseille, 12 mars 2012 (Apic) Malgré certains progrès, la moitié de la population mondiale reste encore aujourd’hui privée d’un accès adéquat à l’eau, dénonce le Saint-Siège à l’occasion du VIe Forum mondial sur l’Eau qui s’ouvre le 12 mars 2012 à Marseille. Par l’intermédiaire du Conseil pontifical Justice et Paix, l’Eglise appelle les acteurs concernés à agir avec sobriété, responsabilité et solidarité.
Les forums mondiaux sur l’eau sont organisés tous les trois ans par le Conseil mondial de l’eau, une instance rassemblant des acteurs privés, publics et des représentants du monde associatif.
Dans un document intitulé : « L’eau, un élément essentiel pour la vie. Imposer des solutions efficaces » Justice et Paix met en évidence le fait que l’eau est un facteur commun aux trois piliers – économique, social et environnemental – du développement durable. L’eau est donc un bien triple : un bien social, lié à l’alimentation et à la santé des humains; un bien économique, nécessaire à la production d’autres biens ou d’énergie et un bien environnemental, lié à la préservation de l’environnement et de la biodiversité.
Le droit à l’eau découle de la dignité humaine
Le droit à l’eau, bien que reconnu indirectement dans différents textes internationaux n’est pas pas encore suffisamment affirmé au plan juridique. Ce droit, qui a ses racines dans la dignité humaine, doit être promu et reconnu explicitement, note Justice et Paix.
Aujourd’hui, suite à la crise économique causée par l’écart entre la finance et l’économie réelle, mais aussi par l’exploitation abusive des ressources naturelles, il est urgent de rechercher des solutions efficaces.
La disponibilité de l’eau est liée à des conditions géographiques et climatiques. Aux restrictions naturelles, viennent s’en ajouter d’autres comme l’absence de structures de distribution, l’impossibilité de payer l’eau potable; les conflits ou l’accaparement de la ressource pour des activités à haute consommation dans l’industrie ou l’agriculture. En outre, la bonne qualité de l’eau potable n’est pas garantie en l’absence de mécanismes efficaces de dépuration et d’assainissement.
Non à une conception mercantile de l’eau
Justice et Paix dénonce une conception mercantile de l’eau, qui planifie les investissements selon les critères du profit et sans tenir compte de sa valeur comme bien public. Une telle approche crée des dépendances, voire conduit à fournir l’eau uniquement à ceux qui peuvent la payer. Enfin elle représente un risque au plan environnemental.
Il est impossible d’analyser et de résoudre la question de l’eau de façon isolée, sans la relier à d’autres thèmes sociaux, économiques et environnementaux. Ces problèmes doivent donc être affrontés ensemble.
Pour Justice et Paix, l’humanité a reçu de Dieu la mission de veiller sur la terre et de gérer sagement l’environnement, l’eau et les autres ressources, qui sont des «biens communs». Il faut donc garantir la destination universelle des biens au niveau mondial. Quelles que soient les formes d’usage ou de propriété légitime, l’autorité publique doit conserver sa fonction normative et de contrôle. Dans les cas où des opérateurs privés sont appelés à s’occuper du secteur de l’eau, ils ne doivent pas oublier que l’eau a une valeur sociale et doit être accessible à tous. (apic/com/mp)