Suisse: Mgr Markus Büchel apporte son soutien à la campagne de carême 2012
L’égalité entre hommes et femmes est décisive dans le combat contre la faim
St-Gall, 24 février 2012 (Apic) L’égalité entre hommes et femmes est décisive dans le combat contre la faim, relève Mgr Markus Büchel, président du Conseil de fondation d’Action de Carême (AdC). Dans un article à paraître ce week-end dans des journaux alémaniques et tessinois, l’évêque de St-Gall apporte son soutien à la campagne de carême 2012.
«Au nom des œuvres d’entraide, je remercie toutes les femmes et tous les hommes qui s’engagent pour la campagne œcuménique cette année et promeuvent la solidarité avec nos semblables au Sud», écrit-il dans son message.
Pendant le carême, époque de jeûne, les œuvres d’entraide ecclésiales «Action de Carême», «Pain pour le prochain» et «Etre partenaires» rappellent que le droit à l’alimentation n’est pas encore une réalité pour tout le monde et que le scandale de la faim fait toujours de nombreuses victimes, écrit Mgr Büchel. «Question complexe, le problème de la faim doit être abordé sous les angles les plus divers, et notamment dans l’optique de l’égalité entre hommes et femmes, décisive dans le combat pour éliminer cette plaie».
L’évêque de St-Gall relève qu’AdC, par «égalité des droits», entend l’égalité des chances entre jeunes et vieux, entre hommes et femmes, ainsi que la reconnaissance de la personne humaine dans sa diversité, au-delà de son sexe, de son origine, de ses croyances et de son âge. «Dieu annonce une ’vie en abondance’ pour tous. Voilà ce qui inspire Action de Carême».
En effet, poursuit-il, la vision biblique du Royaume de Dieu promet à tous les êtres humains – indépendamment de leur statut social ou religieux – ’la vie en abondance’ (Jn 10,10)». C’est d’ailleurs ce qu’on peut lire dans les lignes directrices de l’œuvre d’entraide des catholiques en Suisse. «Or, une vie en abondance ne sera réalité que lorsque l’accès aux ressources – et la capacité à en disposer – sera garanti, qu’il s’agisse de l’eau, de la terre ou de l’air, mais aussi de ressources immatérielles telles que la santé, l’éducation et le droit».
La discrimination dont souffre la femme est incontestable
En règle générale, reconnaît le président du Conseil de fondation d’AdC, l’extrême pauvreté frappe davantage les femmes et les filles. Bien que celles-ci soient plus nombreuses que les hommes, elles possèdent moins d’un centième de la fortune mondiale et perçoivent à peine 10 % du revenu de la planète. En outre, elles accomplissent 70 % du travail non rémunéré, en particulier les tâches d’éducation et de soins des enfants, des personnes âgées et des malades. «Eu égard à ces faits, la discrimination dont souffre la femme en raison de son sexe est incontestable». A la campagne, les femmes n’ont pas suffisamment accès aux ressources vitales. Elles possèdent moins de 10 % des terres cultivées, alors même qu’elles produisent plus de 70 % des aliments destinés à subvenir aux besoins des familles. Pour l’essentiel, ce sont encore des hommes qui décident ce qui est cultivé, quels produits sont vendus et quel usage est fait du produit de la vente. «Il faut associer les deux sexes à la redistribution des revenus si l’on veut que les femmes aient davantage accès aux ressources», souligne-t-il, en insistant sur la nécessité de motiver ensemble hommes et femmes, afin qu’ils s’aperçoivent des avantages de cette approche.
Lien entre partage du pain et partage du pouvoir de décision
«Pendant le carême, notre organisation lance un appel au partage. Il y a un lien entre le partage du pain et le partage du pouvoir de décision. Le pain incarne d’une part l’approvisionnement en nourriture, indispensable à notre survie. D’autre part, il symbolise les nourritures spirituelles de la vie: la sollicitude et l’amour de Dieu, la gratitude, la reconnaissance mutuelle, l’amour et les relations, c’est-à-dire des dons que l’on savoure seulement si on les partage. En fin de compte, c’est une question de partage du pouvoir, puisqu’une ’vie en abondance’ pour tous ne sera possible que lorsque tous – hommes et femmes – pourront s’asseoir de plein droit tant à la table où on partage le pain qu’à la table de négociation où les décisions sont prises».
Action de Carême se considère le porte-parole des pauvres et des démunis. «En collaboration avec des organisations amies, elle prend parti pour eux devant l’opinion publique et face aux décideurs», affirme Mgr Büchel. Cette année, la campagne œcuménique des œuvres d’entraide rappelle que plus d’égalité équivaut aussi à moins de faim. «En partageant le pain, conclut-il, mais aussi en nous engageant pour partager le pouvoir, nous permettons à davantage de personnes de mener une vie digne et de se libérer de la faim. Nous sommes ainsi fidèles à notre essence, nous qui avons été créés – hommes et femmes – à l’image de Dieu». (apic/com/be)