Jérusalem: Colère après les actes de profanation antichrétiens commis par des extrémistes juifs
Appel au respect des Lieux saints des trois religions
Jérusalem, 9 février 2012 (Apic) Le Conseil des Institutions religieuses de Terre Sainte a vivement condamné les graffitis et les actes de profanation antichrétiens commis par des extrémistes juifs dans la nuit de lundi à mardi 7 février. Ces attaques visaient le monastère grec-orthodoxe de la Sainte-Croix, à Jérusalem, et une école mixte fréquentée par des élèves juifs et arabes.
Au nom du Grand Rabbinat d’Israël, du Ministère du Waqf (biens musulmans) et des Affaires religieuses de l’Autorité palestinienne, et des chefs des Eglises chrétiennes de Terre Sainte, le Conseil a invité les personnes de toutes confessions – chrétiens, juifs et musulmans – à respecter tous les Lieux saints et les sites des trois religions. Il dénonce avec force «le comportement des extrémistes qui exploitent ou impliquent les Lieux saints religieux dans un conflit politique et territorial».
Le groupe de colons se réclamant du slogan «Price tag» (le prix à payer), proteste contre le démantèlement des constructions juives illégales dans les territoires palestiniens, raison pour laquelle ces extrémistes ont déjà endommagé des installations militaires israéliennes. Mais pour se venger, ces colons s’en prennent aussi régulièrement aux biens des Palestiniens, saccageant des plantations d’oliviers ou des voitures. Ces militants dévoyés ont a déjà incendié des mosquées en Cisjordanie, et depuis quelques temps aussi en Israël même, et également vandalisé des propriétés appartenant aux chrétiens.
«Mort aux chrétiens»
Ces extrémistes issus des implantations juives en territoire palestinien ont signé leurs actes «Les Maccabées de Migron», une implantation illégale que le gouvernement israélien entend évacuer. Les murs du monastère de la Croix, à Jérusalem, ont été couverts de graffitis anti-chrétiens. Durant la nuit, le commando a écrit les slogans «Mort aux chrétiens», «Jésus est tombé raide mort», «Kahane avait raison», du nom du rabbin d’extrême droite Meir Kahane, fondateur de la Ligue de défense juive et du parti raciste Kach.
Même s’il arrive que certains jettent des pierres sur l’entrée du monastère, fait remarquer sœur Thekla, cet édifice religieux n’avait jamais fait l’objet de telles attaques, rapporte jeudi 9 février le site internet www.israel-infos.net, un site d’information sur l’actualité israélienne et du monde juif, basé à Paris.
Des agressions de plus en plus fréquentes
La clôture en pierre du monastère et deux voitures ont aussi été taguées, et les pneus des voitures crevés. L’école primaire du centre «Main dans la main, pour l’Education arabo-juive en Israël», une institution bilingue, a aussi été vandalisée avec des inscriptions «Mort aux Arabes» et «Kahane avait raison» sur ses murs.
La classe politique israélienne a unanimement condamné ces attaques, la présidente du parti travailliste israélien Shelly Yachimovich les qualifiant «d’hooliganisme» et de «racisme», causant du tort à l’autorité de la loi et mettant en danger les tentatives de vivre en coopération et en sécurité. Shuli Dichter, directeur exécutif du centre «Main dans la main», a lancé un appel à la Knesset, le Parlement israélien, afin de mettre en garde contre ces dangereuses dérives, après une série d’actes de vandalisme en décembre dernier, notamment l’attaque contre une mosquée à Jérusalem. (apic/lpj/com/be)