Pakistan: Infanticides en augmentation

Les filles les premières visées

Lahore, 5 janvier 2012 (Apic) Le nombre des infanticides, de filles en particulier, par des parents pakistanais écrasés par la pauvreté, semble être en augmentation, selon le Bureau pour la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies IRIN le 5 janvier 2012.

Pour lutter contre ce phénomène, une association caritative pakistanaise propose des berceaux pour y déposer les enfants plutôt que de les tuer.

Selon Anwar Kazmi, porte-parole cette association, la Fondation Edhi, on trouve de plus en plus de cadavres de nouveaux-nés dans les rues. «Je dirais qu’au cours des dix dernières années, il y a eu une augmentation de 100 pour cent du nombre de cadavres de bébés trouvés dans les rues. Et dans neuf cas sur dix, ce sont des filles», a t-il dit à IRIN.

Les filles sont traditionnellement considérées comme un «fardeau» pour les familles, qui dépensent souvent beaucoup d’argent pour leur mariage. «Les gens ont l’impression que les filles n’apportent aucune contribution économique à la famille», a affirmé à IRIN Gulnar Tabassum, une militante des droits des femmes.

Anwar Kazmi a indiqué que 1’210 cadavres de nouveaux-nés avaient été découverts l’an dernier, contre 999 en 2009.

«Les raisons sont liées aux mentalités et à la pauvreté». La Fondation Edhi met des berceaux aux portes des orphelinats qu’elle gère et encourage les gens à y laisser leur bébé plutôt que de le tuer, mais peu choisissent de le faire.

Selon la Fondation, quelque 200 bébés sont laissés chaque année dans les 400 berceaux mis à disposition dans tout le pays avec des panneaux exhortant les parents à les utiliser.

Comme les enfants nés hors mariage risquent davantage l’infanticide dans cette société très conservatrice, la Fondation encourage le placement de ces enfants chez des parents d’adoption responsables.

Prix des denrées en augmentation

Selon les données du Bureau fédéral des statistiques, les denrées alimentaires non périssables ont connu une augmentation de prix de 11,83 pour cent entre novembre 2010 et novembre 2011. Dans le même temps, les prix des denrées suivantes ont augmenté : les tomates (de 42%), les épices (36%) les fruits frais (29%) les feuilles et les noix de bétel (24%) les condiments (23%) le lait (21%), les produits laitiers (20%), les boissons (19%), l’huile de cuisine (19%) et la viande (19%).

«Les temps sont de plus en plus durs. Je viens d’accoucher de mon quatrième enfant. Nous ferons tout notre possible pour élever nos enfants et le meurtre est bien sûr un péché impardonnable, mais quelquefois je comprends le désespoir des parents qui le font», a dit Safia Bibi, une blanchisseuse.

La famille a un revenu mensuel de 6’000 roupies (70 dollars). «Les enfants vont pieds nus, parce que rien que de les nourrir est déjà presque impossible. Nous vivons principalement de «roti» (sorte de pain) et de pickles». (apic/irin/js)

5 janvier 2012 | 16:51
par webmaster@kath.ch
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