Mgr Fouad Twal demande que le «printemps arabe» respecte les minorités
Jérusalem: Le patriarche latin prône la solution de deux Etats dans son message de Noël
Jérusalem, 22 décembre 2011 (Apic) Dans son traditionnel message de Noël, le patriarche latin de Jérusalem Fouad Twal prône, pour Israël et la Palestine, la solution de deux Etats «avec une sécurité et des frontières internationalement reconnues». Le chef de l’Eglise catholique romaine en Terre Sainte, lors d’une conférence de presse le 21 décembre, a également salué le «printemps arabe», tout en exprimant ses inquiétudes pour le sort des minorités dans ces pays.
Après avoir déclaré suivre de près les événements en cours dans les pays arabes, déplorant les luttes qui se poursuivent et le bain de sang en Syrie, en Egypte et encore ailleurs, le patriarche Fouad Twal a souligné avoir toujours défendu le changement pour plus de démocratie et de liberté. «J’ai même souhaité à plusieurs reprises que les chrétiens ne s’excluent pas de ces mouvements», a-t-il souligné à l’adresse des vicaires patriarcaux et des journalistes présents à la conférence de presse tenue au siège du Patriarcat dans la vieille ville de Jérusalem.
Les minorités sont partie intégrante des peuples arabes
«Ceci dit, a-t-il poursuivi, je souhaite ardemment que soient respectés les droits de l’homme et la dignité de chacun. Je souhaite que les autorités puissent tout mettre en œuvre pour calmer les esprits sans violence et protéger les minorités qui sont partie intégrante de ces peuples». Plaidant pour une nouvelle société basée sur une citoyenneté égale pour tous, il a demandé avec tous les patriarches catholiques d’Orient de fixer une journée de prière pour la réconciliation et la paix au Moyen-Orient.
Déplorant le manque de progrès voire la paralysie des efforts de paix dans la région, il a incité les fidèles à ne pas perdre espoir. «Je crois fermement et toujours que la négociation est le meilleur moyen pour résoudre le conflit», a-t-il déclaré en souhaitant «une paix juste et globale pour en finir avec le conflit israélo-palestinien».
Le processus de paix ne doit pas rester «un monopole des Etats-Unis»
Le patriarche latin a dit adhérer à la position prise par le Saint-Siège. Elle est «claire et nette sur la solution de deux Etats, avec une sécurité et des frontières internationalement reconnues». Il a lancé un appel à l’Union européenne afin qu’elle joue un plus grand rôle dans les efforts de paix, regrettant au passage que ce processus reste «un monopole des Etats-Unis».
Mgr Fouad Twal a également remercié le pape Benoît XVI d’avoir organisé au Vatican, le 10 novembre dernier, une rencontre du Conseil des chefs religieux en Israël. «Les différentes communautés chrétienne, juive, musulmane et druze croient encore dans la force de la prière pour plus de réconciliation et de bon voisinage… le dialogue interreligieux est une condition indispensable pour créer un climat de confiance, d’amitié et de collaboration», a-t-il poursuivi.
Le patriarche latin a également mentionné la dernière rencontre d’Assise, où le pape a pu réunir près de 300 dignitaires de toutes les croyances ainsi que des non-croyants. A propos de la conférence de Londres en juillet dernier, qui a permis de réunir catholiques, protestants, anglicans, musulmans et juifs autour d’une même table, il a relevé que «c’est déjà là un signe positif». Dernièrement encore, le second Forum islamo-catholique a permis de réunir à Amman, en Jordanie, les hauts représentants catholiques et musulmans.
Se rencontrer pour dissiper les préjugés
Mgr Twal attend de ces rencontres «une dissipation des préjugés et une estime réciproque pour apprendre à connaître nos valeurs communes et dresser des ponts de bon sens et de bonne entente, sans oublier l’importance du dialogue de la vie quotidienne dans nos écoles et nos différentes institutions».
Le patriarche Fouad Twal a encore souligné la présence notable des réfugiés qui immigrent en Israël (on compte 30’000 demandeurs d’asile) et la présence de 230’000 travailleurs étrangers, dont une grande majorité sont des chrétiens. «Nous devons redoubler d’efforts pour leur assurer un service religieux afin qu’ils puissent s’intégrer dans l’Eglise locale». Le chef de l’Eglise catholique latine de Terre Sainte a finalement invité les chrétiens à venir en pèlerinage sur les lieux qui ont connu le Christ: «N’ayez pas peur. Nous vous réservons un bon accueil. La Patrie terrestre de Jésus a besoin de vous et vous avez besoin d’elle!» (apic/plj/haar/be)