Victimes d’attaques d’hindous fondamentalistes

Inde: Les évêques catholiques déplorent les «fausses accusations» contre les chrétiens

Bangalore, 2 novembre 2011 (Apic) 14 évêques catholiques indiens ont dénoncé des dizaines «fausses accusations» montées contre des chrétiens dans l’Etat du Karnataka, au sud de l’Inde. Les chrétiens sont visés parce qu’ils ont protesté contre une série d’attaques d’hindous fondamentalistes visant une trentaine d’églises en 2008.

Mgr Bernard Moras, archevêque de Bangalore, au sud de l’Inde, a demandé en fin de semaine dernière au Premier ministre Sadananda Gowda de retirer tous les cas en cours contre «des jeunes chrétiens innocents qui continuent de souffrir en devant se rendre au tribunal et sont harcelés lors des enquêtes de la police». Le nouveau chef du gouvernement du Karnataka appartient au parti BJP (Bharatiya Janata Party), de tendance nationale-hindouiste.

Après avoir reçu une Bible des mains de Mgr Moras et l’assurance de ses prières pour son succès comme nouveau chef de l’Etat du Karnataka, Sadananda Gowda a promis qu’il allait intervenir. Mais il a demandé à l’archevêque de Bangalore de patienter un peu, le temps de s’installer dans sa nouvelle fonction. Il a précisé qu’il a toujours eu personnellement de très bonnes et cordiales relations avec la communauté chrétienne, et que cette même communauté l’avait soutenu. Sadananda Gowda a assuré de sa collaboration avec la communauté chrétienne et lui a demandé sa coopération.

Des attaques planifiées avec l’appui en sous-main du BJP

Les protestations des chrétiens avaient été déclanchées par une série d’attaques contre des lieux de culte chrétiens menées en septembre 2008 par des fanatiques hindous dans la région de Mangalore. Des témoins rapportent que la police est entrée dans les églises et a battu les manifestants, y compris des religieuses et d’autres femmes. Une enquête menée par un juge catholique à la retraite a montré que les attaques contre les élises avaient été soigneusement préparées et soutenue par le parti pro-Hindou BJP, qui est au pouvoir au Karnataka. Ces attaques ont eu lieu sous le règne du Premier ministre B.S. Yeddyurappa, qui a dû se retirer le 28 juillet dernier sous l’accusation de corruption.

Dans un mémorandum, les évêques ont demandé à Sadananda Gowda de tout mettre en oeuvre pour protéger les chrétiens ainsi qu’une «compensation adéquate et juste pour toutes les victimes». Ils demandent également un dédommagement pour les dégâts commis contre les lieux de culte et une enquête fédérale impartiale sur ces attaques.

Une violence endémique contre les minorités

La violence à l’encontre des minorités religieuses en Inde est illustrée par plus de 4’000 épisodes survenus ces quatre dernières années. Ces attaques ont fait 648 morts et 11’000 blessés dans 24 Etats de la Fédération indienne, ont fait savoir les évêques indiens le 23 septembre dernier. Ces chiffres alarmants devraient permettre de défendre un projet de loi nationale visant à juguler la violence à l’encontre des minorités.

Selon le porte-parole de la Conférence épiscopale indienne, le Père Babu Joseph Karakombil, le document intitulé «Prevention of Communal and Targeted Violence Bill 2011» entend créer un cadre législatif sûr «afin de prévenir, de contrôler et de bloquer la violence sectaire qui a causé tant de souffrance à la nation au cours de ces dernières années».

Les évêques ont indiqué que, durant la période de 2005 à 2009, les actes de violence les plus nombreux ont été enregistrés au Maharashtra (700), au Madhya Pradesh (666) et en Uttar Pradesh (645). La pire année a été 2008 avec un total de 943 cas de violences intercommunautaires, surtout en Orissa, au Karnataka, au Madhya Pradesh et au Maharashtra. (apic/cns/fides/be)

2 novembre 2011 | 11:18
par webmaster@kath.ch
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