Canada: Les évêques interviennent en faveur du pasteur iranien Youssef Nadarkhani

Condamné à mort pour s’être converti au christianisme

Ottawa, 8 octobre 2011 (Apic) Les évêques catholiques du Canada sont vivement préoccupés par la condamnation à mort – entretemps annulée – du pasteur protestant Youssef Nadarkhani, accusé de s’être converti au christianisme. La diplomatie française avait fait avoir le 29 septembre dernier que cette condamnation constituerait une violation du Pacte international sur les droits civils et politiques auquel l’Iran a librement souscrit ainsi que de la Constitution iranienne qui garantit la liberté de religion et de croyance.

Dans une lettre datée du 6 octobre et communiquée ensuite à la presse, Mgr Brendan M. O’Brien, président du Comité sur les droits humains de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), interpelle le chargé d’affaires et chef de mission de l’Ambassade de la République islamique d’Iran à Ottawa.

Mgr O’Brien, archevêque de Kingston, demande que le gouvernement iranien respecte ses engagements internationaux envers les droits humains, conformément à l’article 18 de la Déclaration universelle des droits humains. La lettre fait état du cas du pasteur protestant Youssef Nadarkhani qui a été condamné à mort pour s’être converti au christianisme.

Bien que la sentence ait été commuée, le pasteur Nadarkhani est toujours en prison et sa vie est en danger. Des pressions sont toujours exercées sur lui pour qu’il se repente de sa conversion, écrit Mgr O’Brien. Youssef Nadarkhani, âgé de 34 ans, est marié et a deux enfants; il se serait converti au christianisme à l’âge de 19 ans. Devenu pasteur d’une petite communauté évangélique baptisée «Eglise d’Iran», il a été arrêté en octobre 2009 et condamné à mort en septembre 2010 pour apostasie en vertu de la charia, la loi islamique, en vigueur en Iran.

L’apostasie, une cause de mort dans l’islam orthodoxe

Il a été condamné à mort en septembre 2010 après avoir été accusé d’apostasie. La cause avait ensuite été portée en appel et la Cour suprême avait annulé ce verdict début juillet, renvoyant l’affaire devant le tribunal de Rasht, dans le nord d pays, d’où le pasteur est originaire, en demandant à l’accusé de se «repentir».

L’archevêque de Kingston rappelle que l’Iran, en 1948, a adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme qui stipule à son article 18 que «toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction (…)»

Le président du Comité sur les droits humains de la CECC demande au gouvernement iranien de respecter ses engagements internationaux envers les droits de l’homme. Il lui demande également que le pasteur Nadarkhani et toutes les autres personnes en Iran qui vivent une situation similaire soient traités conformément à l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. (apic/cecc/com/be)

8 octobre 2011 | 17:37
par webmaster@kath.ch
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